Ces derniers jours, l’un des mes fils a des comportement étranges et réagit de manière très intense à certaines émotions ou même à des évènements du quotidien. Je me suis donc posée la question de la raison de ses réactions.
Ses émotions et son contexte actuel
Il a repris l’école depuis une semaine et il montre un comportement qui ne lui ressemble pas. Est-ce la fatigue? La reprise est dure pour tout le monde. Que se passe-t-il à l’école? Entre covid, les retrouvailles avec les copains, les nouveaux apprentissages, le retour chez la nounou, a-t-il été confronté à quelque chose qui le touche plus que d’habitude? En tout cas, il a montré de la colère et de l’agacement. Je me dis que ce n’est rien de plus que la reprise qui le remet dans un rythme qui n’est pas le sien.
L’enfant a le droit d’éprouver de la colère, c’est l’émotion naturelle de la frustration.
Isabelle Filliozat
Les contraintes et le fait de retourner dans un cadre sont des éléments de frustration pour un enfant. Quand pendant 2,5 semaines (vacances anticipées avant Noël – merci le covid), il a pu vivre à son rythme et profiter du temps à la maison, retourner à cette réalité peut être compliqué. Il préfèrerait largement être dehors que dans une salle de classe pour faire les activités qu’il préfère.
Les émotions de l’adulte influencent le comportement de l’enfant
Combien de fois ai-je entendu « retiens tes émotions » ou « si tu vas bien, ton enfant ira bien ». Cette culpabilité que l’on fait porter aux parents et plus particulièrement aux mamans. Comme si le fait d’être humain faisait de nous des menaces ou quelque chose de nocif pour notre enfant. Je te dis pas qu’un enfant ne ressent pas ce que son papa ou sa maman n’est pas au top. Je pense qu’il peut comprendre que ses parents sont des être humains
Exprimer ses émotions, c’est comme d’enlever les nuages noirs devant le soleil pour laisser pousser les fleurs.
Tanya Sénécal
Je pense que réprimer ses émotions est nocif autant pour l’enfant que pour nous-même. Je ne dis pas non plus qu’il faut déverser ses émotions devant un enfant car oui, cela pourrait le lui faire du mal et il ne comprendrait pas. Il s’agit de trouver le juste équilibre. En tant que parent, j’ai le droit de craquer et même de pleurer si je vis quelque chose de difficile. Je peux ensuite choisir d’exprimer mes émotions avec des mots pour que mon enfant comprenne ce qu’il se passe.
Expliquer et partager les émotions
« Je est fatiguée, je suis triste… » sont des mots que l’on a le droit d’employer devant un enfant. L’enfant vit ses émotions encore plus intensément que l’adulte. Voir que son père ou sa mère peut aussi pleurer, rire, être énervé.e, … ne le choquera pas. Au contraire, l’enfant verra que les émotions font d’eux des êtres humains et ceci peut même l’aider à gérer ses propres émotions.
Bien sûr, je pense que pour l’enfant se sente bien avec les émotions de ces parents, celles-ci doivent être expliquées avec transparence et sans y donner de responsabilités à l’enfant: « maman/papa est fatigué.e/triste, elle/il pleure un petit peu mais tu vois ça va mieux ».
Certains moment de la vie peuvent être difficiles. Je pense que nos émotions et sentiments sont l’un des meilleurs apprentissages que l’on peut partager à un enfant…
Ne cherchez pas à éviter à vos enfants les difficultés de la vie, apprenez-leur à les surmonter.
Louis Pasteur